NE VOIS-TU RIEN VENIR ?
Non, rien. Point de visite du vénéré. Il n’a pas pris la peine non, pas la peine de venir jusqu’à moi. Mon crime : un rythme de night-clubbeuse.
Lundi, l’aiguille de la pendule venait juste de passer 9h que le téléphone sonna au restaurant. La mèche en place, la barbe fraichement rasée, le teint frais, bwana souhaitait savoir quand il pouvait venir visiter sa chouchoute préférée : moi. Miracle, en cette heure qui pour nous entame habituellement le dernier tiers de la nuit, ma géniale patronne était présente. Nettoyage de la hôte oblige, elle avait fait l’effort surhumain de se trainer jusqu’au restaurant pour ouvrir et surveiller thierry et gégé pendant leur labeur.
Quelques mots échangés sur le bon fonctionnement de mon adaptation en entreprise et il n’en a pas fallu plus que l’annonce de mes horaires pour que bwana déjà se dégonfle. Les horaires sont tardifs, bwana habite loin « bon si tout se passe bien, il est peut-être inutile que je passe ».
Le verdict tombe. « Inutile ? » Mon cœur est en miette. Point de visite. Point. Point de visage rassurant, de regards bienveillants, d’encouragements, de sourires en coin. Point de gestes de sollicitude à la vue de mes disques de pralin, de mon vol au vent à la mousse de pistache. Point. Qu’il sèche encore la visite des trois bouseux rentrés au bercaille ou chez leur mère passe encore, mais bon dieu, je ne suis pas si loin de toi bwana ! Fais un effort ! Bats toi !
J’aurais du écouter Tonnerre Mécanique. « Attention petite camionnette, ne donne pas ton cœur à n’importe qui, ne fais pas confiance trop facilement, protège toi ou tu seras déçue ». Lui seul à vraiment compris la véritable teneur de mon cœur d’artichaut. En juste 3 semaines je suis oubliée, dénigrée, foulée aux pieds. Les feuilles de mon cœur se dispersent autour de moi et je les ramasse une à une.
Le travaille est entamé : lundi, c’est une nouvelle personne qui débarque dans les locaux de stains la glorieuse. Finis la gentille camionnette et ses blagouses qui détendent l’atmosphère, finis les amitiés à la va vite, finis l’attitude positive qui fait avancer le groupe. C’est décidé : je rends ma carte de déléguée.
Camionnette, paro